Guinée : les migrations en discussion à travers le 7e art

OIM Guinée
5 min readDec 1, 2021

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— Sensibilisation

Du 20 novembre au 18 décembre 2021, 60 projections de films auront lieu dans 6 grandes villes guinéennes, à l’attention d’au moins 1000 participants directs, représentatifs des différentes couches sociales du pays. À l’initiative de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) ces séances s’inscrivent dans le cadre de l’édition 2021 du festival international du film sur la migration (GMFF en anglais). Par cette série d’activités, l’OIM entend créer des espaces propices à l’interaction et à la tenue de débats communautaires respectueux sur la thématique migratoire.

Il est 10h à Conakry ce samedi 20 novembre, quand Madame Ana Fonseca, Cheffe de Mission de l’OIM en Guinée, procède au nom de l’organisme des Nations Unies chargé des migrations, au lever de rideau de la 6e édition du GMFF. Une ouverture effectuée devant des représentants de l’État, des acteurs de cinéma, des membres de la société civile nationale, des journalistes, des migrants de retour et de jeunes hommes et femmes de la capitale guinéenne massivement mobilisés pour l’occasion.

Mme Ana FONSECA, Cheffe de Mission de l’OIM en Guinée.

« Le cinéma est un moyen d’expression indéniable et une fenêtre ouverte sur les réalités socioculturelles de nos communautés et du monde. En matière de migration, il permet de mettre en scène avec éloquence la mobilité et ses avantages, tout en informant le grand public sur les modes de déplacement choisi par les migrants et en prévenant d’éventuelles conséquences néfastes. C’est pourquoi nous voyons en ce festival, une opportunité majeure de dialogues, d’échanges et de partage d’idée pour assurer aux populations guinéennes et internationales, le droit à une migration sûre et digne », a déclaré la responsable en guise de lancement.

« Au beau milieu de l’océan », réalisé par Jacques Kolié

Cette intervention a été suivie de la projection des films « Au beau milieu de l’océan » et « Une vie incertaine », tous inspirés de faits réels et respectivement réalisés par Jacques Kolié, un ancien migrant devenu cinéaste et des volontaires du projet Migrants comme Messagers (Migrants as Messengers en anglais) piloté par l’OIM. Ces productions à 100% guinéennes ont à travers leur contenu riche en émotions, servi de fil conducteur aux échanges sur la thématique migratoire qui se sont déroulés tout au long de la rencontre, entre des participants aux idées fortement inspirantes et les acteurs des films, majoritairement composés de migrants de retour engagés dans la sensibilisation contre la migration irrégulière. Des échanges qui ont fait mouche chez plusieurs invités.

« Les jeunes acteurs qui ont parlé l’ont fait avec le cœur. C’est bien de voir les films, mais c’est encore mieux de pouvoir discuter avec les acteurs après le visionnage. Et le fait de savoir que ce sont vraiment les personnes qui ont vécu l’histoire qui l’interprètent rend le message plus crédible. C’est clair qu’après un tel échange ma vision sur la migration irrégulière change », confie Khadija Fofana, jeune habitante de la ville de Conakry.

Les films projetés ont invité aux débats

Également dans le public, Monsieur Ibrahima Chérif, Conseiller chargé de mission au Ministère de l’Enseignement Technique, de la Formation Professionnelle et de l’Emploi et point focal du département ministériel à OIM Guinée a pour sa part, au vu de la pertinence de l’initiative, fait le souhait de la voir élargie à tous les centres cinématographiques du pays. « S’adresser aux jeunes avec le cinéma qui est un canal aussi divertissant qu’informatif, constitue à coup sûr un moyen efficace d’enrayer ce mal que représente la migration irrégulière pour nous », souligne le fonctionnaire.

Monsieur Ibrahima Chérif, Conseiller chargé de mission au Ministère de l’Enseignement Technique, de la Formation Professionnelle et de l’Emploi répond à la presse.

Des projections élargies à plusieurs régions

Les villes de Boké (Basse Guinée) de Labé et de Mamou (Moyenne Guinée) de Kankan (Haute Guinée) et de N’Zérékoré (Guinée forestière) vont chacune à leur tour, à l’instar de Conakry, accueillir 10 séances de projection cinématographique axées sur les migrations avant le 18 décembre, date de la célébration de la Journée Internationale des Migrants. Chacune de ces séances devraient accueillir une vingtaine de personnes, conformément aux mesures sanitaires relatives à la prévention de la COVID-19. Là aussi, les Migrants comme Messagers se chargent de l’animation des débats, en se servant de leurs parcours migratoires respectifs et des films projetés pour rendre les échanges davantage vivants et éloquents.

Tout au long de la campagne, à Conakry comme en région, les échanges s’articuleront au tour de thèmes jugés pertinents pour le contexte local. Les dangers de la migration irrégulière, les voies et moyens de voyage régulier, ou encore les possibilités d’étude et d’entrepreneuriat existantes en Guinée, dans la sous-région et hors d’Afrique seront ainsi passés au crible, dans l’objectif de permettre aux participants et à travers eux, les membres des communautés, d’être en mesure de prendre des décisions réfléchies en matière de migration. « Les profils des participants seront choisis en fonction du sujet du jour, de manière à adapter le contenu des messages aux groupes sociaux telle que la gent féminine », explique Moussa Sylla, membre de l’Unité communication de l’OIM en Guinée. Aussi, dans le cadre des 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre, les projections tiendrons compte des thématiques des journées internationales et les productions cinématographiques à l’affiche seront choisies en conséquence.

15 films diffusés en Guinée

Des projections sont programmées à Conakry, Boké, Mamou, Labé, Kankan et N’Zérékoré

Outre les films « Au beau milieu de l’océan » et « Une vie incertaine » évoqués précédemment, 13 longs métrages et courts métrages figurent dans la sélection locale et seront projetés dans les 6 villes qui reçoivent le festival. Il s’agit de fictions, de dessins animés, de documentaires et de reportages traitant de la migration sous différents angles et produits en Guinée et à l’étranger, par des cinéastes Guinéens, Africains et Européens, professionnels ou amateurs. Elles ont été sélectionnées par le bureau régional de l’OIM en Afrique de l’Ouest et du Centre, chargé depuis 2020 de l’organisation du GMFF dans cette partie du monde, en partenariat avec les missions nationales de l’OIM dans la sous-région.

Invités et volontaires MaM lors du lancement à Conakry

En Guinée, ce sont au total plus de 1200 hommes, femmes et enfants qui devraient participer aux différentes projections. A ces participants directs se rajouteront des auditeurs, téléspectateurs et internautes à l’attention desquels seront publiés du contenu multimédia sur la thématique migratoire, en marge des séances d’échange communautaire.

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