Lamine Baldé, retour aux anciennes passions ?

OIM Guinée
4 min readOct 11, 2021

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— Réintégration

« Avant de prendre la décision de migrer, je travaillais dans un atelier de soudure, mais je ne parvenais pas à subvenir à mes besoins. C’est ainsi après avoir travaillé sur une commande qui m’a fait gagner 12 500 000 gnf (environ 1200€), j’ai pris 3 000 000 du montant pour financer mon voyage. »

Dans leur atelier, Lamine et ses collaborateurs fabriquent des portes, des fourneaux, des plaques métalliques...

En 2017, Lamine quitte la Guinée pour le Mali. Une fois arrivée, les choses ne se passent pas comme prévu. Déprimé et à cours d’argent, il décide malgré tout de poursuivre l’aventure et de se rendre en Sierra Leone. Il y trouve un travail qui lui permet d’économiser 15 000 000 gnf au bout de neuf mois.

« Quand je suis arrivé au Mali, je voulais continuer en Algérie, mais les coûts étaient au-dessus de mes moyens. Du coup, je suis parti en Sierra Leone, où je me suis installé pendant neuf mois en y travaillant. Après ces neuf mois, j’ai rebroussé chemin pour rentrer en Guinée, » explique Lamine.

Trois semaines après son retour en Guinée, l’envie de repartir était si forte qu’il reprit la route, avec cette fois, la ferme intention d’arriver en Europe. Il se retrouve de nouveau bloqué, cette fois en Algérie après avoir traversé d’énormes difficultés dans le désert : longues heures de marche sous une chaleur suffocante.

« Mon voyage pour l’Algérie a été des plus compliqués. Mes ennuis commencent à Gao avec le passeur qui a fui avec notre argent ; nous étions livrés à nous-mêmes après de longues journées de marche. J’ai vu certains amis s’évanouir sous le poids de la fatigue ; » raconte Lamine.

Lamine réussit tout de même à rejoindre l’Algérie avec pour seul bagage un sac en bandoulière, et aucune ressource financière, mais un courage inébranlable. Grâce à sa persévérance, il parvient à trouver un emploi dans un atelier de ferraillage où il gagne 2000 dinars par jour (environ 12,39 €). Durant six mois, Lamine travaille dur pour soutenir la famille restée au pays, mais surtout pour pouvoir atteindre son objectif final.

« Je travaillais bien et commençais à m’adapter à mes nouvelles conditions de vie lorsqu’on m’a arrêté et expulsé. J’ai demandé de l’assistance à l’OIM pour rentrer me ressourcer parce que je n’avais plus une grande visibilité sur mon avenir ; » explique Lamine.

Quelques semaines plus tard, il parvient à rentrer chez lui grâce au soutien du Fonds fiduciaire d’urgence de l’Union européenne, à travers l’initiative conjointe Union européenne-OIM pour la protection et la réintégration des migrants.

« Quand je suis rentré bredouille, presque tout le monde m’en voulait dans la famille. J’ai été expulsé du domicile familial. Finalement, mon grand frère a accepté de m’accueillir pour un temps ; c’est ainsi que je suis allé voir l’OIM pour ma réintégration. »

« Je me suis associé avec deux autres migrants de retour pour monter notre projet d’atelier de soudure. Les activités marchent lentement, mais on ne se plaint pas. Aujourd’hui, nous ne dépendons de personne et parvenons à satisfaire nos besoins et à prendre en charge nos apprentis, deux jeunes issus de la communauté, » se réjouit Lamine.

Dans leur atelier, Lamine et ses collaborateurs fabriquent des portes, des fourneaux, des plaques métalliques, des portes rideaux, des étaux etc.

À la question de savoir si Lamine compte retenter l’aventure migratoire, il répond sans ambiguïté

« Que Dieu m’en garde. Je compte totalement me stabiliser dans mon pays. Grâce au soutien de l’OIM, à mon travail, je me suis réconcilié avec mes parents et je gagne dignement ma vie. Mon souhait, c’est de pouvoir employer plus de jeunes afin de leur éviter de se lancer dans la migration irrégulière. Cela n’étant pas le cas actuellement, je me contente de les sensibiliser à chaque fois que j’en ai l’occasion. »

Depuis avril 2017, plus de Guinéens bloqués ont été aidés au retour volontaire. Parmi eux, plus de ont bénéficié d’une aide à la réintégration leur permettant de lancer leur propre affaire.

Cette aide à Lamine a été rendue possible grâce au financement de l’Union européenne à travers le fonds fiduciaire d’urgence pour l’Afrique.

#AfricaTrustFund

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