Mohamed, des moules aux casseroles

OIM Guinée
3 min readOct 11, 2021

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— Réintégration

« Je pratiquais le métier de fabricant de moule à gâteaux avant mon départ de la Guinée. J’ai entièrement financé mon voyage avec mes économies gagnées grâce à mon travail de mouleur ; » raconte Mohamed Diallo, 22 ans.

En 2015, Mohamed, ne parvenant pas à faire fleurir son activité, décide de tenter l’aventure. Avec ses économies, il parvient à financer son voyage pour se rendre en Algérie en passant par le Mali.

L’Algérie n’est pas la destination finale de Mohamed, mais par manque de moyens pour continuer son périple, il trouve un travail dans un restaurant en espérant gagner plus d’argent pour continuer son voyage.

« Quand je suis arrivé en Algérie, mon but était de poursuivre mon voyage. C’est ainsi que j’ai commencé à travailler dans un restaurant pour me faire davantage de sous. J’ai fait 3 ans en Algérie. J’avais commencé à m’adapter et à bien m’intégrer lorsqu’un beau matin, les agents de sécurité algérienne sont venus nous expulser jusqu’aux portes de la frontière nigérienne. »

Au Niger, Mohamed et ses amis sont accueillis dans un centre de transit soutenu par l’Organisation internationale pour les migrations dans le cadre de l’initiative conjointe Union européenne-OIM pour la protection et la réintégration des migrants en attendant leur retour volontaire dans leur pays d’origine. Il rentre finalement en 2018, après deux mois passés dans le centre.

De retour dans son pays, Mohamed participe aux différentes activités (Cash for Work) organisées par l’OIM. C’est à cette période qu’il rencontre sa chargée de la réintégration et discute de la mise en place de son projet de fabrication de moules.

« On n’a pas trop duré au Niger, l’OIM a rapidement facilité notre retour. Une fois en Guinée, j’ai participé à des activités d’assainissement sous forme de « Cash For Work » avant d’entamer ma procédure de réintégration, » dit Mohamed.

C’est tout naturellement que Mohamed choisit la fabrication de moule comme projet de réintégration. La chargée de réintégration de l’OIM dans sa zone lui explique les règles à respecter. Mohamed garde patience, mais décide néanmoins d’utiliser le peu d’argent à sa disposition pour relancer son activité.

« Ma chargée de réintégration m’a expliquée qu’il y a beaucoup de procédures à respecter avant le financement du projet ; du coup, j’ai décidé d’utiliser mes économies pour relancer mon activité en attendant l’obtention du financement de l’OIM, » explique Mohamed.

Après 18 mois de patience, Mohamed obtient le financement de son projet. Il exulte, ce financement lui permet de diversifier son activité. En plus des moules, il se lance dorénavant dans la fabrication des casseroles ; ce qui à coup sûr, estime Mohamed, renforcera son capital.

Situé à Enco5 en haute banlieue de Conakry, la capitale, l’atelier de Mohamed fonctionne 6 jours/7 avec un seul apprenti.

« En plus des moules, après l’obtention du financement, je me suis lancé dans la fabrication des casseroles de cuisine. Cette activité en sus me rapporte un peu plus qu’avant. Par semaine, on fabrique 60 à 70 casseroles que nous écoulons rapidement. Seuls les moules sont dorénavant faits sur commande pour une quantité de 15 par semaine, » explique Mohamed.

« Nos moules sont faits à base de tôles en aluminium et coûtent 20 000 gnf. Pour les casseroles, le prix varie en fonction de la taille ; la petite est à 11 000 gnf, la moyenne à 16 000 et la grande à 27 000 » poursuit-il

À ses pairs, Mohamed n’adresse qu’un seul message :

« Je n’ai pas autant souffert que les autres [migrants], mais la migration irrégulière n’est pas la solution. Lorsque vous décidez de partir, assurez-vous d’avoir toutes les conditions réunies, et le faire de façon légale. »

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